Bougeoir en forme d’éléphant (taiping youxiang). Jiaqing

L’éléphant est modelé couché, sa tête tournée vers la gauche et son corps laissé blanc à l’exception des oreilles et de la queue. La selle sur son dos est surmontée d’un vase archaïsant en forme de gu décoré de feuilles.

Oeuvres en rapport

Un éléphant identique, accidentellement daté de la dynastie Ming (1368-1644) est dans les collections du Musée Adrien Dubouché (Limoges, France), et illustré par Christine Shimizu dans L’Odyssée de la porcelaine chinoise, 2003, RMN, p. 111, no. 43.

Un autre exemplaire, à nouveau accidentellement daté de la dynastie (1368-1644), est conservé dans les collections du Victoria and Albert Museum (London, inv. 1618-1876, acquis en Perse par le Dr. Richard en 1876).

Pour différents modèles de boudoirs assez similaires, voir William Sargent, The Copeland Collection, pp. 242/243, no 121/122.

Notice

Pendant la dynastie Qing, il était d’usage de faire porter des vases avec des offrandes sur le dos des éléphants lors de processions impériales telles que la célébration de l’anniversaire de l’Empereur. Le mot éléphant est un rébus pour ‘signe’, 象 xiang, et lorsqu’il est combiné avec un vase, 瓶 ping, il forme 太平有象 taiping youxiang, qui se traduit par ‘quand il y a la paix, il y a des signes’.

L’imagerie de bon augure d’un éléphant portant un vase était donc très populaire à la cour et largement utilisée comme motif décoratif sur divers supports. L’éléphant blanc est aussi un symbole de force mentale et de pureté dans le bouddhisme, une image encore renforcée par le fait qu’il porte une lumière sur son dos. Les éléphants en porcelaine de Chine destinée à l’exportation n’était pas nouvelle en Europe lorsque cette objet a été réalisé. Les kendi en forme d’éléphant étaient prisés en Occident au XVIIème siècle, et des porte-bougies avec des éléphant debout ont été produits pendant la période Qianlong (1736-1795).