L’assiette, d’après un modèle en argent français et décorée dans la palette famille rose, présente un cartouche central représentant deux Européens interagissant sur une terrasse à l’ombre d’un arbre. L’un d’eux, portant une épée à la ceinture, tient un oiseau dans sa main gauche et s’approche de l’autre homme, qui est assis sur un rocher. L’aile est peinte avec un motif floral bianco-sopra-bianco et de petits bourgeons de fleurs. Le revers n’est pas décoré.
Pour une paire de terrines et leurs présentoirs, voir Paulo Cunha Alves, Filomena Cunha Alves, From East To West The Quest For Chinese Export Porcelain With Western Themes (1695-1815), 2016, pp. 177/179, no. 107/108.
La porcelaine réalisée selon des modèles européens ou portant une décoration d’après les modèles occidentaux est appelée Chine de Commande. La scène représentée ici n’est pas courante, car elle mêle des éléments chinois et européens : les deux figures européennes sont représentées dans un cadre chinois traditionnel avec un jardin, une clôture et quelques arbres tandis que les figures sont traitées dans un style européen. La source d’inspiration de cette scène n’est pas identifiée.
Le métier d’oiseleur existe depuis le Moyen Âge, mais il a atteint son apogée aux XVIIe et XVIIIe siècles, lorsque les oiseaux chanteurs sont devenus l’attraction préférée de la noblesse. L’éducation musicale des oiseaux était très estimée parmi l’aristocratie, les compagnons à plumes les plus prestigieux étant les serins, célébrés pour leur chant mélodieux et leur docilité, ainsi que les canaris sauvages importés d’Espagne. Le rôle de l’oiseleur consiste à capturer ces oiseaux et à leur apprendre, alors qu’ils sont encore jeunes, à chanter dans l’obscurité totale, en jouant des mélodies avec un flageolet (une petite flûte) ou une serinette (une boîte à musique), ou parfois même en leur sifflant des airs spécialement composés pour eux.
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