GALERIE NICOLAS FOURNERY

Grand plat pour le marché portugais provenant de l’exposition du « musée oriental » à Paris (1869). Chine, Qianlong

Le plat oblong avec une cavité profonde et un bord festonné, peint dans la palette famille rose avec des guirlandes de fleurs sur le bord et un blason suspendu à un grand nœud avec de longs rubans ondulés, à partir duquel émerge une guirlande entourant le blason au centre de José Antonio de Mata de Sousa Coutinho, 10e Correio-mor.

Origine :
China
Époque :
Qianlong (1735-1795), ca. 1770/1775
Matière :
Porcelain
Taille :
(34.5 cm x 27 cm)
Référence :
E053
Statut :
disponible

Provenance

- Benjamin Jaurès (1823-1889), Ministre de la Marine
- Musée Oriental (Paris exhibition, 1869), no. 2379

Oeuvres en rapport

Une assiette provenant de ce service est conservée dans la RA collection et publiée par Jorge Welsh et Luisa Vinhais dans The RA Collection of Chinese Ceramics: A Collector’s Vision, Tome III, 2011, no. 438.

Bibliographie : Beatrice Quette, Japon Japonisme, 2018, pp. 12/13

Notice

L’exposition du « musée oriental » au Palais de l’Industrie en 1869

En 1865, deux ans avec l’Exposition universelle de 1867, le « musée rétrospectif » tenu au palais de l’Industrie avait pour objectif de stimuler le travail des artistes et des industriels en confrontant arts décoratifs anciens et productions contemporaines et en offrant ainsi de nouvelles sources d’inspiration, puisées dans le passé européen et dans les civilisations lointaines. A cette époque, la France devient une des principales plaques tournantes du marché des arts orientaux dès le milieu du XIXe siècle grâce aux missions, à l’influence qu’elle exerce dans certaines zones géographiques du monde, au traité de paix avec le Japon en 1858, et suite au sac du palais d’Été à Pékin en 1860.

La situation est si florissante que l’Union Central décide en novembre 1869 d’ouvrir de façon temporaire un « musée oriental ». La patronage de l »exposition du musée oriental comprend le comte de Butenval, Edmond du Sommerard, l’amiral Jaurès, Adrien de Longpérier, le baron de Monville, le comte de Nieuwerkerke, le baron Alphonse de Rothschild, le baron Gustave de Rothschild, le comte de Rougé et le comte de Vogué.

L’Union centrale des Arts Décoratifs organise ainsi sa cinquième grande exposition dont la partie rétrospective, le «musée oriental», présente 6 000 œuvres environ. Les arts de la Chine et du Japon sont exposés dans les trois premières salles, et ponctuellement dans les quatre suivantes au milieu des arts de la Perse, de l’Inde et de la Grèce. Les objets sont prêtés par des collectionneurs, des marchands, des artistes, des personnalités importantes et mêmes d’autres musées comme le musée de Sèvres et le musée Adrien Dubouché.

L’exposition présente notamment une section consacrée au porcelaines « dessin d’Europe » (environ 150 pièces), où figurent des porcelaines armoriées, provenant en majorité de la collection de Benjamin Jaurès. A l’exception d’un plat aux armes de France, exposé sous le numéro 2369, les armoiries ne sont pas décrites.

Parmi les autres prêteurs pour les porcelaines de Chine figurent notamment le duc de Martina (sa collection aujourd’hui conservée au Museo Nazionale della Ceramica Duca di Martina, Naples), Monsieur Paul Gasnault, Madame Malinet, Monsieur Dutuit (Musée du Petit Palais), ou Albert Jacquemart.

Seulement quelques pièces des collections conservées au Musée des Arts Décoratifs proviennent encore l’exposition du musée oriental.

Benjamin Jaurès (1823-1889)

Benjamin Jaurès, né à Paris le et il mort dans la même ville le , est un officer de marine français, frère cadet de l’amiral Charles Jaurès et grand-cousin de Jean Jaurès. Il prit part à la guerre de Crimée (notamment au siège de Sébastopol), aux expéditions de Chine et de Cochinchine. À nouveau aide de camp de l’amiral Charner, commandant la Division des mers de Chine, à bord de l’Impératrice Eugénie, il fut remarqué lors des opérations de débarquement à l’embouchure du Bai He (août et ) et, en Cochinchine, à l’attaque des lignes de Kin-Hoa, et la prise des forts de la rivière de Saïgon en . Élu député du Tarn, lors des élections complémentaires du , député à l’Assemblée nationale, Jaurès, qui appartenait à l’opinion républicaine modérée siégea au centre gauche, auquel il s’associa pour appuyer de ses votes la politique d’Adolphe Thiers. Il devint sénateur inamovible en 1876, Commandeur de la Légion d’honneur le , Vice-amiral le , ambassadeur de France à Madrid de à , puis à ambassadeur de France à Saint-Pétersbourg jusqu’en 1883. Le , il est nommé ministre de la marine et meurt subitement à ce poste moins d’un mois après.

Un plat pour le marché portugais aux armes de José Antonio de Mata de Sousa Coutinho (1718-1790)

Le plat est issu d’une commande aux armes de José Antonio de Mata De Sousa Coutinho (1718-1790), 10eme Correio-mor, qui se maria le 3 avril 1769 à D. Joaquina de Camara, fille de Luis Goncalves da Camara Coutinho. Le 3 avril 1769, il épousa sa parente, D. Joaquina de Camara, fille de Luis Goncalves da Camara Coutinho. Son ancêtre, Luis Gomez d’Elvas, possédait une fortune considérable et, pour un montant de 70 000 cruzados, acquit, par acte de vente à Madrid en 1606, la fonction de Correio-mor (Maître des postes général) à vie, avec possibilité d’héritage. La famille s’enrichit par mariage et maintint cette fonction jusqu’au onzième et dernier titulaire du titre, le premier comte de Penafiel (1776 ? – 1859). Le neuvième Correio-mor, Luis-Vittorio, entreprit la rénovation de la maison de la Quinta da Mata das Flores à Loures, la transformant en un palais somptueux, existant toujours aujourd’hui sous le nom de Quinta do Correio-mor. Son fils, José Antonio de Mata de Sousa Coutinho, fut chargé de terminer les travaux de ce palais susmentionné et commanda son blason, de grande taille, afin qu’il soit peint sur le plafond de la salle de réception, exactement le même que celui qui figure sur son service de porcelaine armorial. Ce service fut commandé peu après son mariage.

Accueil sur rendez-vous à Paris dans le 10ème arrondissement.
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