Paire d’assiettes à décor armorié pour le marché français en porcelaine de Chine d’époque Yongzheng

Peintes dans les émaux de la famille rose, à décor sur le bassin des armoiries de la famille Bouczo du Rongoüet (Bretagne) : D’azur, à trois besants d’or, rangés en bande entre deux cotises de même. Sur le marli est peint une frise en or et grisailles, sur l’aile, trois delicates branches de pivoines.

Oeuvres en rapport

Pour une assiette similaire (collection Antoine Lebel), voir Antoine Lebel, Armoiries françaises et suisses sur la porcelaine de Chine au XVIIIe siècle, 2009, p. 204.

Notice

Ces armoiries sont attribuées par Antoine Lebel dans son ouvrage « Armoiries françaises et suisses sur la porcelaine de Chine au XVIIIe siècle » à la famille « Bouczo de Rongoüet », et précisément à deux possibles commanditaires qui auraient ordonné la commande de ce service vers 1745 :

-Pierre-Louis « Bouczo de Rongouët » (1723-1781), lieutenant des frégates du roi et capitaine de vaisseau pour la Compagnie des Indes

-Louis-Marie-Hyacinthe « Bouczo de Rongoüet » (né en 1717), avocat au parlement de Bretagne en 1746 et maitre particulier des Eaux et Forêts au département de Vannes (Bretagne) en 1761.

Si l’attribution à la famille bretonne Bouczo du Rongoüet semble judicieuse, la typologie décorative de ce service ne permet pas une datation d’époque Qianlong vers 1745.

La bordure en grisaille et or, ce rose en dégradé très particulier, la porcelaine de type semi-eggshell, les armoiries de style régence, induisent une datation dans un cadre resséré vers 1730.

Nous préférons ainsi attribuer la commande de ce service à Louis-Philippe Bouczo du Rongouët (né en 1685), avocat à la cour, alloué du domaine de Rhuys et intendant de la princesse de Conti.

Il résidait vers 1710 à St-Georges en Nostang en 1710, à quelques kilomètres de Lorient et de Port-Louis, siège de la Compagnie des Indes en France. Les positions en Bretagne Louis-Philippe du Rongouët lui ont sans doute permis de commander ce service, et peut-être d’introduire l’un de ses deux fils, Pierre-Louis Bouczo du Rongouët, quelques années plus tard, au sein de la Compagnie des Indes.