GALERIE NICOLAS FOURNERY

Paire de grandes carpes (koi) bondissantes. Japon, Arita, vers 1700

Chaque carpe est modelée en creux, assise sur sa nageoire caudale courbée et fourchue, avec la gueule ouverte, les yeux saillants, les nageoires pelviennes relevées, et les écailles détaillées. Les cyprinidés reposent chacun sur des bases carrées représentant un rocher tacheté de manganèse et de rouge-de-fer sur lequel déferlent des vagues d’où bondissent les poissons. Le corps de chacune d’elles est peint en dégradés de bleu de cobalt, avec des reflets violets et irisés ainsi que des rehauts d’or.

Origine :
Japon
Époque :
Edo (1603-1867), circa 1700
Matière :
Porcelaine
Taille :
32 cm
Référence :
E178
Statut :
vendu

Oeuvres en rapport

Une paire de carpes similaires mais dont la base est émaillée en vert et aubergine, provenant de la Collection Thiers, est conservée au Musée du Louvre (TH485/TH486).

Notice

Il est probable que les potiers japonais se soient inspirés d’un modèle en terre cuite émaillée chinois datant de la dynastie Ming pour réaliser ces modèles de carpes en porcelaine. Comme en Chine, la carpe est associée au Japon à la longévité, à la persévérance, ou encore à la fidélité dans le mariage.

En Chine, la carpe bondissante d’eaux écumantes était associée à une vieille légende selon laquelle la première carpe à remonter le courant du fleuve Jaune et à sauter par-dessus les courants de la Porte du Dragon (Longmen) se transformerait en dragon. Ce conte populaire était une métaphore du lettré qui, après avoir réussi les examens impériaux, devenait un fonctionnaire de haut rang. A la suite de la Chine, la carpe est devenue un motif populaire dans les arts décoratifs japonais où sa signification symbolique prévalait. L’une des façons les plus usuelles de la représenter consistait à dépeindre l’animal se courbant vers le haut au-dessus des vagues, le modèle présenté ici en étant un parfait exemple.

Ces sculptures en porcelaine ont dû être utilisées comme des figures décoratives, et peut-être des vases. Différents exemplaires ont été réalisés par les potiers japonais d’Arita, de tailles variables (allant généralement de 12 cm à 32 cm), avec différents types de bases représentant soit un rocher, soit des vagues ou parfois même les deux comme sur le modèle présenté ici. Parfois, dans les arts décoratifs japonais, une figure masculine grimpe sur une carpe. Le personnage représente alors Benkei, un moine guerrier du XIIe siècle. La légende veut qu’une carpe géante aurait mangé sa mère près des cascades de Bishamon et qu’il se serait lancé à sa poursuite pour la venger.

Les carpes en porcelaine du Japon ont été exportées vers l’Europe à partir de la fin du XVIIe siècle. La qualité de ces sculptures en porcelaine du Japon, le fait que les porcelaines du Japon étaient aussi plus fortement prisées au début du XVIIIe siècle que celle de la Chine, ainsi que leurs caractères extrêmement décoratifs par nature, leurs a valus parfois d’être adaptées sur des montures en bronze doré par les marchands-merciers au XVIIIesiècle.

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