Paire de petits plats aux armes de Philibert Orry, contrôleur général des finances, en porcelaine de Chine d’époque Yongzheng
Les armes Orry au centre des plats, de gueule à un lion rampant et grimpant sur un rocher d’argent, dans un riche cartouche rocaille, l’aile avec des ornements de style Régence.
- Origine :
- Chine
- Époque :
- Yongzheng period (1723-1735), ca. 1730
- Matière :
- Porcelaine
- Taille :
- 25 cm
- Référence :
- C765
- Statut :
- vendu
Oeuvres en rapport
Une importante partie du service (32 pièces) est conservée au Musée de la Compagnie des Indes à Lorient (un petit plat illustré par Louis Mézin dans Cargaisons de Chine, 2002, p. 162, no. 133).
Un petit ensemble faisait partie de la Collection Lebel (Christie’s, 17 janvier 2019, Chinese Export Art Featuring The Hodroff Collection Part IV, lot 386 – retiré de la vente – vente privée).
Un petit plat (du Musée de la Compagnie des Indes) fut exposé à l’exposition « La Chine à Versailles » en 2014. Seulement deux services armoriés furent présentés, celui de Philibert Orry (voir no. 32 et no. 33 du catalogue de l’exposition), ainsi que celui du roi Louis XV.
Notice
Philibert Orry est le fils de Jean Orry, qui, en 1701, au début de la guerre de succession d’Espagne acheta sa noblesse et devint conseiller du roi Louis XIV, qui l’envoya en Espagne. Là, il a rejoint la princesse des Ursins comme de facto dirigeants de l’Espagne. Vers la fin de son mandat, par un arrêté royal composé par Orry, le 23 décembre 1713, les gouvernements locaux traditionnels (les Cortes) furent centralisés par la création de vingt et une provinces. Ces Consejos Territoriales ont été remplacés par un intendant directement responsable devant Orry. Certains conseils locaux, comme le Conseil de Castille, ont conservé leurs influences par des canaux moins directs.
Philibert Orry débute sa carrière comme capitaine de cavalerie pendant la guerre de succession d’Espagne. Il devint ensuite conseiller au parlement de Paris, puis en 1715, maître des requêtes. De 1715 à 1727, il fut successivement intendant à Lille, à Soissons et en Rousillon.
Il fut nommé contrôleur général des finances sous le roi Louis XV en 1730 (l’équivalent actuel du ministre des finances), il cumula cette fonction avec celle de directeur général des bâtiments du roi à partir de 1736. Financier habille et intègre, il stabilise le budget de l’état. Appliquant les principes de Colbert, il chercha à développer des manufactures de textile et de papier.
Il fut à l’origine de la création de la Manufacture de porcelaine de Vincennes/Sèvres en 1740 que dirigea son demi-frère, Jean-Louis Orry. Il favorisa le commerce avec le Canada et les Indes en réformant les statuts de la Compagnie des Indes, où son demi-frère Jean-Henri-Louis, seigneur de Fulvy, fut commissaire du roi. Il rétablit le Salon bisannuel ce qui lui valut d’être élu vice-protecteur de l’Académie royal de peinture et de sculpture en avril 1737.
En 1743, Philibert Orry devint grand trésorier des ordres du roi (Saint-Michel et Saint-Esprit), jusqu’en 1745 quand il dut démissionner de toutes ses fonctions face à l’hostilité de Madame de Pompadour.
Son service armorié en porcelaine de Chine est présent en 1747, dans son inventaire après décès (prisé 12.000 livres, Paris, Archives Nationales, Minutier centrale des notaires, XXIX/477), au château de la Chapelle-Godefroy, où il s’était retiré. A son décès, le château (où le roi et la reine séjournent en 1740) et son entier ameublement reviennent à son frère, Jean Orry. Entre juillet 1793 et l’automne 1794, les collections du château (dont le service en porcelaine de Chine fait encore partie des collections) sont vendues par les révolutionnaires, et dispersées.
Un des parents de Philibert Orry était le Père Louis-François Orry, procureur des missions de la Chine et des Indes, avec qui le père d’Entrecolles entretenait une correspondance sur les précédés technique et l’élaboration de la porcelaine chinoise entre 1712 et 1722 à Jingdezhen.