Pot à thé à décor occidental en porcelaine de Chine d’époque Qianlong
Pot à thé peint dans les émaux de la famille rose, le décor représentant une scène galante. Une dame, particulièrement apprêtée, vêtue d’une robe rose retenue par son esclave, se tourne vers la gauche de la scène où se trouve un jeune homme séduisant, présentant ses hommages, et ayant délaissé son loup derrière lui. Elle se détourne d’un homme semblant plus âgé, à droite de la scène, richement habillé, à coté d’un fauteuil. A coté de lui se trouve une architecture de jardin où une femme épie la scène à coté d’un riche drapé rouge.
- Origine :
- Chine
- Époque :
- Qianlong (1735-1795), vers 1760
- Matière :
- Porcelaine
- Taille :
- 10.5 cm
- Référence :
- A51
- Statut :
- vendu
Provenance
-Galerie S. Magali à Stockholm.
-Collection Hervouët, Morlaix, Galerie des ventes, 23 mai 1988, lot 438.
Oeuvres en rapport
François et Nicolas Hervouët, La porcelaine des Compagnie des Indes à décor occidental, sujets littéraires, anecdotiques, satiriques et historiques (illustré p. 197).
Notice
Le décor du sucrier a été peint d’après un tableau de Jean-Baptiste Pater (1695-1736), daté de 1733, intitulé « Le baiser rendu » et aujourd’hui conservé aux USA au Portland Art Museum (numéro d’inventaire 78.20). Un tableau similaire se trouve au Musée Cognacq-Jay à Paris. Ce tableau a été gravé au XVIIIe siècle, l’une de ces estampes, envoyée en Chine, ayant servie à la réalisation du décor de notre pot à thé. Ce tableau reprend la Fable de La Fontaine « Le baiser rendu » :
Guillot passait avec sa mariée.
Un gentilhomme à son gré la trouvant:
Qui t’a, dit-il, donné telle épousée ?
Que je la baise à la charge d’autant.
Bien volontiers, dit Guillot à l’instant.
Elle est, Monsieur, fort à votre service.
Le Monsieur donc fait alors son office;
En appuyant; Perronnelle en rougit.
Huit jours après ce gentilhomme prit
Femme à son tour: à Guillot il permit
Même faveur. Guillot tout plein de zèle:
Puisque Monsieur, dit-il, est si fidèle,
J’ai grand regret et je suis bien fâché
Qu’ayant baisé seulement Perronnelle,
Il n’ait encore avec elle couché.