Rare et grande assiette à décor armorié pour le marché espagnol (Navia-Osorio de Anleo). Qianlong

L’assiette est décorée de fleurs et d’insectes, avec sur le bord les armoiries d’une famille espagnole. Au centre, un simple bouquet de chrysanthèmes et de marguerites avec de petites fleurs et attaché aux tiges par un très fin ruban ocre. Autour du bouquet sont peints plusieurs petits oiseaux, curieusement de la même taille que les insectes (une coccinelle, un taon, un papillon) dans le style de Meissen, et sur le bord des fleurs avec leurs branches et leurs feuilles tombant délicatement vers l’intérieur de l’assiette, au milieu d’elles, l’écu avec la devise Ex me ipso renascor (Je renais de moi-même) complète la décoration de la pièce.

Oeuvres en rapport

Pour un plat oblong provenant de ce service, voir Cristina Manson Martinez de Bedoya, La Porcelana China – Su creation y las rutas de su llegada a Occidente, 2005, p. 148.

Notice

Le blason comprend dans la partie centrale une bande rouge enroulée de dragons pouvant être associée aux armoiries de la famille Navia de Anleo, détenteurs du Marquisat de Santa Cruz de Marcenado, d’une grande influence dans la région de Navia en Asturies.

En ce qui concerne l’inscription trouvée dans la devise, plusieurs membres de la guilde du livre du XVIIe siècle l’ont utilisée, ainsi que la figure du pélican, dans les sceaux de leurs presses d’imprimerie. La presse de Sebastian Commelllas à Barcelone, déjà en 1604, présente la même devise dans certaines des œuvres qu’elle publie. Juan de Bonilla, marchand de livres de Zaragoza, qui a publié les emblèmes de Juan de Horozco en 1603-1604, a utilisé le phénix avec la devise classique comme emblème personnel, aux côtés de ses armoiries et de l’anagramme I.D.B. L’utilisation de ce blason est également documentée par l’éditeur fortuné du XVIIIe siècle, Benito Boyer, d’origine française établi à Medina del Campo, qui était responsable de l’impression de la plupart des livres de l’époque à Salamanque, utilisant le blason avec le phénix au-dessus des flammes avec la même inscription. Une autre étude sur les devises héraldiques l’associe au nom Bellet sans fournir plus de détails.