GALERIE NICOLAS FOURNERY

Tasse à décor armorié pour le marché français (Cossé-Brissac / Mancini-Mazarini). Qianlong

La tasse décorée dans les émaux de la famille rose, avec une guirlande de fleurs en bordure et les armes Brissac et Mancini-Mazarini, De sable à trois fasces d’or denchées par le bas, and Mancini-Mazarini, Ecartelé: aux 1 et 4 d’azur, à la hache d’armes d’argent, au milieu d’un faisceau d’or, lié d’argent, posé en pal, une fasce de gueules brochant sur le tout, et chargée de trois étoiles d’or (Mazarini) ; aux 2 et 3, d’azur, à deux poissons d’argent, posés en pal (Mancini). Les armes sont supportées par deux aigles couronnées avec le manteau et le bonnet de pair de France.

Origine :
Chine
Époque :
Qianlong (1735-1795),, circa 1760
Matière :
Porcelaine
Taille :
6,5 cm
Référence :
E420
Statut :
vendu

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Une autre tasse connue de cette commande se trouve dans une collection particulière.

Notice

Cette tasse provient d’un service à thé commandé par Louis Hercule Timoléon de Cossé, 8e duc de Brissac. Né à Paris le 14 février 1734, il fut assassiné à Versailles le 9 septembre 1792. Il était pair et grand panetier de France en 1760, capitaine-colonel des cent-Suisses de la garde du roi, maréchal de camp en 1780, et enfin gouverneur de Paris (1771-1791). Il fut promu en 1776 chevalier des ordres du roi (Saint-Michel et Saint-Esprit). Personnage important à la cour de Louis XV et de Louis XVI, il est le fils de Jean Paul Timoléon de Cossé, grand panetier et gouverneur de Paris sous Louis XV, et de Marie Josèphe Durey de Sauroy. Il compte, sous le règne de Louis XVI, parmi les hommes les plus riches du royaume de France.

Il commença sa carrière dans les mousquetaires noirs en 1748. Il est ensuite capitaine de dragons dans le régiment de Caraman, puis guidon des gendarmes d’Aquitaine à partir de 1754. En 1759, il devient maître de camp du régiment de cavalerie de Bourgogne, puis capitaine commandant des Cent-Suisses de la Garde du roi. À la suite de la démission de son père, le . il devient gouverneur de Paris. Il est nommé commandant en chef de la Garde constitutionnelle du roi Louis XVI. Cette garde est créée par la Constitution de 1791, qui attribue au roi une protection assurée par 1800 hommes qu’il est autorisé à recruter directement parmi les troupes de lignes et les gardes nationaux ayant prêté les serments civiques. Le duc de Brissac est accusé d’avoir introduit dans cette garde un esprit contrerévolutionnaire et d’avoir ainsi attenté à la sûreté de l’État. En réalité, le duc de Brissac est tout au contraire opposé à l’émigration et n’admet au sein de la Garde aucun émigré, pas plus qu’il n’encourage les velléités d’émigration autour de lui. Le commandant de la Garde constitutionnelle du roi est arrêté sans que Louis XVI ne puisse s’y opposer, l’envoi devant la Haute Cour n’étant pas soumis à sa sanction Emprisonné à Orléans en attendant d’être jugé, le duc de Brissac est transféré à Versailles avec d’autres prévenus, dont Arnaud de Laporte, ancien intendant du roi. Au cours de ce transfert organisé à dessein, les prisonniers, dont plusieurs avaient été expressément menacés de mort par leurs gardiens, sont arrêtés à Versailles, poussés dans l’Orangerie du château et massacrés le 9 septembre 1792, non par des Versaillais mais par des hommes composant l’escorte. Homme de grande force et de grand courage, il résista longtemps à ses assassins, reçut plusieurs blessures et fut finalement tué par un coup de sabre. Son cadavre est mutilé et dépecé.

Son coeur arraché est promené dans les rues de Versailles, et sa tête ensanglantée est lancée de l’extérieur dans le salon de la comtesse du Barry, sa maîtresse, à Louveciennes. Il est inhumé le au cimetière Saint-Louis de Versailles. Homme d’esprit, membre de la société des « Lanturelus » de Marie-Thérèse de la Ferté-Imbault, à la fois bibliophile et amateur d’art, la collection de son hôtel parisien contenait nombre de tableaux de maître hollandais.

Il se marie en 1760 à Diane Hortense Mancini-Mazarini (1742-1808), arrière petite-nièce du cardinal Mazarin. Elle fut la dame d’atours de la reine Marie-Antoinette d’Autriche de 1771 à 1775. Elle est connue pour avoir réduit les dépenses de garde-robe de la reine et pour avoir remis de l’ordre dans ses économies, mais ce travail fut ruiné par celles qui lui succédèrent. Elle était la fille de Louis-Jules Mancini-Mazarini (1716-1798), duc de Nevers, et de Hélène-Françoise-Angélique Phélypeaux de Pontchartrain (1715-1782). Son père, qui possédait la deuxième fortune de France, fut l’ami de Louis XV et l’hôte fastueux des acteurs politiques, littéraires et scientifiques du XVIIIe siècle.

Par sa mère, Diane Hortense Mancini-Mazarini (surnommée Mancinette) est liée à Jean-Frédéric Phélypeaux, comte de Maurepas et de Pontchartrain, secrétaire d’Etat à la Marine, dont elle est la légataire universelle.

Le duc de Brissac acquiert en 1772 le grand et le petit hôtel de Villars auprès du marquis de Vogüe. Après leur saisie à la Révolution, ses objets d’art sont envoyés au Louvre et les livres à la Bibliothèque nationale. Il s’était toujours distingué par son dévouement à Louis XVI, et il répondit à quelqu’un qui lui témoignait beaucoup d’admiration pour sa conduite « Je ne fais que ce que je dois à ses ancêtres et aux miens ».

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