GALERIE NICOLAS FOURNERY

Très rare et grande figure famille jaune représentant un censeur de la Cour impériale. Kangxi

La sculpture est mandarin, grand et élégant, avec une expression de grande confiance en soir, il est clair que ce personnage n’a aucun doute quant au pouvoir et à l’importance que sa position impliquait. Il est vêtu d’un sur-vêtement (wai gua) brodé décoré dans les émaux de la famille jaune avec des fleurs de prunus en rouge fer, et d’une robe en famille verte, avec des pivoines en rouge fer. Il porte un chapeau de mandarin surmonté d’une perle au-dessus de sa tête rasée, sa tresse de mandarin est visible sur l’épaule gauche. De manière significative, nous voyons les insignes de son rang sur la face avant de son vêtement, ainsi qu’au dos de celui-ci, avec un badge représentant la figure mythologique du Xiezhi, symbole de la Loi et de la Justice dans la Chine ancienne. La sculpture a été moulée en deux parties et une ouverture ovale est percée à l’arrière de la sculpture. Il y a des traces de peinture à froid noire sur la tresse et des traces de peinture rouge sur le chapeau. La pièce est en parfait état.

Origine :
Chine
Époque :
Kangxi (1662-1722)
Matière :
Porcelaine
Taille :
34 cm
Référence :
D418
Statut :
vendu

Provenance

Collection particulière française

Oeuvres en rapport

Nous n’avons répertorié que cinq autres figures de ce modèle, la majeure partie endommagées, notamment au niveau du chapeau :

Une figure se trouve au Musée Guimet, Paris (G5318, précédemment dans la Collection Grandidier, qu’il l’a acquise  d’Albert Tissandier)

Une seconde figure se trouve au Victoria and Albert Museum et publiée par Stacey Pierson dans Chinese Ceramics, Victoria & Albert Museum, 2009, p. 99 (le chapeau a été cassé et arasé)

Une troisième figure est illustrée par E. Gorer & J.F. Blacker dans Chinese Porcelain and Hardstones, plate. 90 (aussi avec le chapeau cassé)

Une quatrième figure, provenant de la Leonard Gow Collection est illustrée par R. L. Hobson dans Catalogue of the Leonard Gow Collection of Chinese Porcelain, 1931, plate. LXVIII (aussi avec le chapeau endommagé et arasé)

Une cinquième figure, particulièrement endommagée, sans animal sur le bras, avec le chapeau arasé, est conservée dans une collection privée portugaise.

Ces figures sont parfois associées à des figures feminines. Pour trois exemples, voir:

La Jui Tang Collection (inventaire 1505, acquired provenant de A & J Speelman, Londres, 2004)

Le Musée Guimet (G5319)

Le Cleveland Museum of Art (Severance and Greta Milikin Collection 1964.195)

Notice

La palette famille jaune

La classification de la porcelaine chinoise en fonction de la décoration émaillée a été réalisée par des collectionneurs occidentaux. Elles sont désignées par des « familles » selon l’émail « dominant ». Ces termes ont été établis au milieu du 19ème siècle par le collectionneur Albert Jacquemart (1808-1875), qui a publié l’ouvrage L’histoire de la céramique (Paris, Hachette, 1873). La palette « famille jaune » utilise une décoration de type « famille verte » sur un fond d’émail jaune, avec une dominante en « jaune ». Ce décor inclut : une gamme de verts, de rouge, de jaune, d’aubergine et d’émaux bleus (à partir du début du 18ème siècle). Ces émaux étaient placés sur le biscuit et étaient cuits à 750-800°C. Les émaux sur biscuit ont une teinte plus foncée et plus mate que les émaux sur glaçure. Cette décoration apparaît à la fin du 17ème siècle

L’insigne Xiezhi du Censeur

Les insignes de rang étaient des badges textiles indiquant le rang des porteurs au sein du service civil ou militaire, ainsi que parmi les membres de la famille impériale. On pense qu’ils ont vu le jour sous la dynastie Yuan (1279-1368). Les insignes arboraient diverses espèces, réelles ou mythiques d’animaux et signifiaient le rang du porteur. Le Xièzhì est une créature mythique qui a souvent un corps semblable à celui d’une chèvre, une crinière ressemblant à celle d’un lion, et une corne unique sur la tête. Les pieds ont des griffes, et bien qu’il soit généralement représenté avec de la fourrure, il peut aussi avoir des écailles. Par de nombreux aspects, il ressemble au qílín, l’emblème du plus haut rang militaire, la principale différence étant que le qílín est habituellement représenté avec deux cornes sur les insignes de rang officiel et possède des sabots

Les Censeurs de la Cour impériale

Le Censorat était un organe de supervision de haut niveau dans la Chine impériale, établie pour la première fois sous la dynastie Qin (221–207 avant J.-C.). Pendant la dynastie Ming (1368–1644), le Censorat était une branche de la bureaucratie centralisée, parallèle aux Six Ministères et aux cinq Commissions militaires principales, et relevait directement de l’Empereur. Les censeurs étaient les « yeux et les oreilles » de l’Empereur. Ils vérifiaient des documents importants, supervisaient des projets de construction, examinaient les procédures judiciaires, surveillaient les biens de l’État et faisaient attention aux cas de subversion et de corruption. Généralement recrutés parmi la bureaucratie civile, les censeurs étaient généralement des hommes plus jeunes de rang relativement bas, titulaires pour un maximum de neuf ans, après quoi ils reprenaient leurs postes antérieurs. Leur principal pouvoir provenait de leur accès direct à l’empereur. Certains censeurs, cependant, étaient punis pour leurs critiques trop zélées des politiques impériales favorisées, ce qui poussait d’autres à atténuer leurs critiques et à ignorer de nombreux cas de mauvaise gestion. L’effet majeur de leur fonction était de répandre la peur dans la bureaucratie, empêchant les officiels de mettre en place des politiques radicalement nouvelles ou innovantes. Dans la représentation de notre sculpture, l’artiste semble avoir pris certaines libertés en peignant les robes de notre figure, peut-être pour les rendre plus attrayantes pour un riche collectionneur européen, car le décor des robes n’est pas véritablement exacte. Le sur-vêtement n’aurait pas été jaune mais noir ou indigo et n’aurait pas été décoré de fleurs. Le bas de la robe sous le survêtement aurait montré la mer profonde (avec des lignes droites ou légèrement courbées) et des vagues. Le bas ne montrerait pas de fleurs, et il est très inhabituel qu’une robe de dragon soit verte, car les fonctionnaires portaient des robes de dragon bleues.

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